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Info-Le candidat à la tête de la CIA brandit la menace chinoise

AFP / le 24 février 2021

La Chine représente la plus grande menace pour les Etats-Unis, a affirmé mercredi le candidat de Joe Biden au poste de directeur de la CIA, William Burns, qui a promis de laisser l'agence de renseignement américaine indépendante de la politique.

Sur une scène internationale "de plus en plus compliquée et concurrentielle", l'attitude "prédatrice" du gouvernement chinois représente "notre plus grand défi géopolitique", a assuré l'ex-diplomate de carrière lors de son audition devant la commission du renseignement du Sénat, qui doit approuver sa nomination. Il devra ensuite être investi lors d'un vote en séance plénière au Sénat.

"Comme le président Biden l'a souligné, devancer la Chine sera essentiel pour notre sécurité nationale dans les prochaines décennies", a-t-il dit. "Cela demandera une stratégie à long terme, claire et soutenue par les deux partis, étayée par une réforme intérieure et un renseignement fiable".

S'il est dans l'intérêt de Washington et de Pékin de travailler ensemble sur le changement climatique ou la non-prolifération nucléaire, l'ex-numéro deux de la diplomatie américaine a mis en garde contre le régime chinois qui "renforce méthodiquement ses capacités de vol de propriété intellectuelle, réprime son peuple, harcèle ses voisins, étend son pouvoir dans le monde et construit son influence au sein de la société américaine".

La CIA a été ces dernières années visée par les services de renseignement chinois qui ont recruté plusieurs agents et diplomates. Il y a une dizaine d'années, Pékin avait réussi à démanteler un réseau d'informateurs de l'agence américaine en Chine.

Il a également souligné que la bataille pour la supériorité technologique dans le renseignement, dont l'utilisation de l'intelligence artificielle, sera un élément clé de sa mission.

Williams Burns, 64 ans, doit remplacer Gina Haspel, première femme à diriger la CIA, et dont la carrière est entachée par son rôle controversé dans des programmes de torture après les attentats du 11-Septembre.

Il a été choisi pour restaurer l'indépendance de l'agence de renseignement, que Donald Trump est accusé d'avoir voulu politiser en nommant des fidèles à sa tête. "La politique doit s'arrêter là où le travail de renseignement commence", a-t-il souligné, en évoquant sa longue carrière au Moyen-Orient et en Russie.

"J'ai appris que les professionnels du renseignement doivent dire aux responsables politiques ce qu'ils doivent entendre même si ce n'est pas ce qu'ils veulent entendre". Diplomate pendant 33 ans, notamment comme ambassadeur des Etats-Unis en Russie de 2005 à 2008, William Burns avait pris sa retraite en 2014 avant de présider la Fondation Carnegie pour la paix internationale, un cercle de réflexion sur les relations internationales, dont le partenariat avec une université chinoise a été critiqué par certains élus de la commission.